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  Autoconstruction, une solution écologique et sociale

 

Après la seconde guerre mondiale, le mouvement coopératif des Castors donnait un premier élan à l’autoconstruction de logements. Alors que la maison traditionnelle a depuis pris de l’ampleur, pour finalement devenir un modèle majoritaire, de plus en plus de chantiers participatifs voient le jour dans l’optique de construire durable. Pourquoi et comment s’organisent ces réseaux de constructions écologiques ? La promotion neuve risque-t-elle d’être concurrencée par ces initiatives citoyennes ?

 

 

Le chantier participatif

Certains parlent d’ “ubérisation de la société”, d’autres, d’une prise de conscience collective de la nécessité de construire dans le respect de l’environnement, d’autres enfin se dressent contre la flambée des prix de l’immobilier et l’uniformisation des logements. Quoiqu’il en soit, passer outre le circuit traditionnel des professionnels du bâtiment offre des opportunités sociales, économiques et éthiques ainsi que des bénéfices pour la santé.

 

D’hier à aujourd’hui

Les chantiers participatifs ne sont en rien une nouveauté. Dans les campagnes, l’entraide est une pratique naturelle que l’on nommait autrefois “corvée”. Cette pratique a connu une certaine popularité avec le mouvement coopératif des Castors, qui, à partir de 1948, construit à la seule force de ses poignets, près de 150 logements à Pessac, près de Bordeaux.

“Pour y parvenir, les ouvriers, qui sont loin d’avoir les moyens financiers de leurs ambitions résidentielles, vont faire vivre la notion d’ “apport-travail” : la quantité de travail investi sur le chantier vient en remplacement du capital indispensable à l’emprunt bancaire”.
Les castors humains fêtent leurs 70 ans, publié le 23 avril 2018 sur le portail d’actualités Yatoo.

Le mouvement se propage rapidement en région parisienne ainsi qu’en Bretagne, secteurs ravagés par la guerre. Plus tardivement, Les Compagnons Bâtisseurs et des associations comme Botmobil ont permis de maintenir cet esprit communautaire.

De nos jours, avec l’utilisation d’Internet, des réseaux sociaux se créent et fédèrent amateurs et professionnels de l’autoconstruction écologique. Pour exemple, le réseau Twiza vient de concrétiser une levée de fonds de 100.000€, témoin de l’engouement général pour le sujet. Cette plateforme d’échanges en ligne permet de faire appel à des volontaires pour son projet ou au contraire, de se faire bénévole le temps d’un chantier. En 2017, 350 chantiers étaient recensés sur le site. Outre la construction, Twiza offre également des opportunités de rénovation. Le point commun entre tous les chantiers initiés via le réseau : des techniques respectueuses de l’environnement, aussi bien du fait des matériaux utilisés que par la réalisation. Maison de bois, de paille, en torchis, dôme en terre, jardin en permaculture, tout est imaginable du moment que le procédé est écologique

 

Une opportunité sociale

En connectant des personnes novices avec des personnes plus expérimentées, le réseau Twiza parvient à créer une entraide sociale basée sur le conseil et l’accompagnement.

 

Une opportunité économique

Recourir à des bénévoles est un moyen de réaliser des économies de main-d’œuvre tout en gardant la maîtrise de son chantier. En cas de résultat non conforme aux attentes, il n’y a aucune possibilité de se retourner contre une personne physique ou morale. Cependant, l’esprit collaboratif qui règne sur ce type de chantier permet de gérer sereinement d'éventuelles malfaçons.

 

Des bénéfices pour la santé

Cela est désormais reconnu, les matériaux utilisés traditionnellement dans le secteur du bâtiment émettent des polluants nocifs pour les occupants des maisons et appartements. Sol en PVC, parquet en bois, linoléum, laque et peinture contiennent tous des composés organiques volatils (COV). En choisissant de ne pas avoir recours à ces produits et matériaux, les citoyens se protègent de leurs effets néfastes.

 

Une opportunité éthique

Enfin, le réseau Twiza ambitionne de bâtir une communauté d’individus “qui ne se reconnaissent pas dans la maison industrielle sur catalogue ou dans les techniques classiques utilisées pas écologiques” selon les mots du directeur général de la plateforme, Cédric Daniel. Entrer dans une communauté de construction, cela permet d’une part de maîtriser son impact écologique au moment du chantier, mais aussi, de refuser un schéma établi qui veut faire de la “maison témoin” un impératif.

 

Exemple en région

Entre 2015 et 2016, Anne-Lise et Mickaël - couple originaire de La Chapelle-sur-Erdre (44) - ont entrepris un chantier participatif dans leur hameau. Au programme, un véritable challenge, résumé de la sorte par Mickaël : “transformer une passoire énergétique type “maison de mamie”, à l’esthétique désuète, en construction la plus performante possible”.

Les travaux ont été réalisés en plusieurs phases comprenant :

  • déconstruction,
  • démolition,
  • maçonnerie,
  • paille en toiture, paille dans les murs,
  • isolation thermique par l’extérieur : ajout de terre sur la pierre et sur la paille, pose de panneaux en fibre de bois.

Pour sécuriser leur projet, le couple a pris le parti de faire réaliser les travaux de maçonnerie en lien avec un professionnel. De plus, pour motiver les troupes, Anne-Lise et Mickaël avaient précisé dans “les petites annonces de l’immobilier écologique”, que les repas du midi seraient offerts à tous les bénévoles.

Dans la région des Pays de la Loire et en Loire-Atlantique particulièrement, la construction écologique rencontre un vif succès. Des associations telles que Approche-Paille ou Botmobil proposent des ateliers visant l’apprentissage de la construction en paille. L’occasion par exemple, de découvrir la technique du Greb, qui a émergé dans le grand nord québécois. Il s’agit d’un processus alliant structure de bois, bottes de paille et enduit coulé, pour des parois ultra-isolantes.

Alors que l’auto-construction gagne des adeptes, la promotion immobilière doit-elle s’inquiéter du phénomène ? Les maisons et résidences collectives imaginées par les grands groupes vont-elles nécessairement à l’encontre d’un développement durable ?

 

La promotion neuve se fait “green”

La première réglementation thermique en vigueur dans le secteur du bâtiment date de 1974. Toutefois, au fil des années, cette norme est devenue de plus en plus drastique pour finalement ériger en principe le BEPOS : “bâtiment à énergie positive”. Il s’agit d’un type de bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme pour son propre fonctionnement. Il devrait voir le jour à l’horizon 2021 chez les particuliers, avec quelques constructions exemplaires dans le domaine public dès 2018. La RT2012 (réglementation thermique de l’année 2012) avait déjà permis de diviser par trois les consommations énergétiques par rapport à la précédente norme (RT 2005). Avec un plafond de 50kWhEP/(m²/an), la RT 2012 mettait à l’honneur le non moins méritant “bâtiment basse consommation”.

À Nantes, le marché du neuf écolo ?

Devant les impératifs fixés par le Grenelle de l’environnement, le secteur de la construction se trouve dans l’obligation de tendre vers la réduction des dépenses énergétiques.

La raison en est que le Ministère de la Transition écologique et solidaire pointe le secteur du bâtiment comme l’un des plus impactants en matière de réchauffement climatique.

“Il [N.D.L.R : le secteur du bâtiment] représente 43% des consommations énergétiques nationales, soit 660 TWh, et près de 25% des émissions de CO2. Cela correspond à une tonne d’équivalent pétrole consommée, à une demi-tonne de carbone et à près de 2 tonnes de CO2 émises dans l’atmosphère par an et par habitant”.
“Exigences réglementaires pour la construction des bâtiments”, publié le 8 décembre 2016 par le Ministère de la Transition écologique et solidaire.

Aussi, les normes environnementales se présentent comme des injonctions gouvernementales auxquelles les promoteurs immobiliers et les constructeurs ne peuvent en rien déroger. Dans la capitale de la Loire-Atlantique et alentour, des organismes comme Échobat Développement se présentent comme des réseaux structurés de professionnels adeptes de l’éco-construction. Fondée en 2010 à l’initiative de plusieurs acteurs de la construction responsable, cette association regroupe 150 adhérents parmi lesquels des architectes, des maîtres d’oeuvre, des négociants ou encore des entreprises du bâtiment. Échobat Développement travaille aussi bien avec des particuliers que dans le cadre de constructions vouées à des collectivités ou à des entreprises. Par exemple, le groupe local Pays de Retz a permis la construction de cabanes de bois destinées à des jardins participatifs municipaux.

Pour obtenir plus d’informations sur les actions de l’association :

  • ÉCHOBAT
    8 rue de Saint-Domingue
    44200 NANTES
    Téléphone : 02 85 52 46 58
 
 
 

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